Comment j’ai arrêté de fumer ? En lisant un seul livre : “La méthode simple pour en finir avec la cigarette” d’Allen Carr. J’écris cet article car je suis si reconnaissant envers la vie de m’avoir permis d’arrêter de fumer que je veux le partager avec le monde, et peut-être humblement, permettre à d’autres fumeurs de trouver leur voie pour arrêter.
Quel fumeur j’étais ?
J’étais le gros fumeur. Le sale fumeur. Marlboro rouge dès le matin depuis l’âge de 15 ans. Un paquet par jour y passait.
Si je me réveillais la nuit et que j’avais du mal à me rendormir, ce qui arrivait fréquemment, je pouvais me lever pour aller fumer.
L’idée de passer une journée sans fumer me paraissait inenvisageable.
Les contraintes du type grosse séance de cinéma ou voyage en avion provoquaient un stress à l’avance.
J’étais ce fumeur là. Ce fumeur esclave des cigarettes. Ce fumeur qui faisait attendre ses enfant pour débuter un film en famille parce qu’il allait fumer juste avant.
(Je commence cet article par cette présentation violente parce que je ne veux pas que le fumeur que vous êtes pense que j’ai arrêté de fumer facilement car mon problème avec la cigarette était moins important que le vôtre.)
Pourtant, depuis une bonne dizaine d’années, je ressentais l’envie d’arrêter et de me libérer de cette dépendance.
“Il faut que j’arrête“. “Je vais arrêter“, me répétais-je avec angoisse sans y croire.
Arrêter de fumer me paraissait être une montagne infranchissable !
Arrêter la cigarette me semblait être une souffrance insurmontable que je devrais sans doute un jour endurer, sûrement pour des raisons de santé. Inconsciemment, j’attendais cet ultime ultimatum pour arrêter.
J’imaginais ce premier jour sans tabac : couché toute la journée à essayer de dormir pour passer le temps et ne pas penser à la cigarette, ne voulant parler à personne….
J’assimilais l’arrêt du tabac à un renoncement et à de nombreux sacrifices.
Plus de cigarette après le café ? Autant arrêter le café.
Plus de cigarette avec une bière ? Autant arrêter les apéros.
Une montagne vraiment infranchissable
Vous voyez ce que je veux dire si vous êtes fumeur ce qui est sans doute le cas si vous lisez ces lignes.
Je passe par cette description du fumeur que j’étais pour que vous compreniez que, si j’ai réussi à arrêter de fumer, c’est que vous aussi vous pouvez y parvenir. Je ne veux pas que vous pensiez : “oui il a arrêté mais lui fumait moins que moi”. Non ! J’étais un fumeur, comme vous !
Et vous savez quoi, j’ai arrêté facilement. Très vite, je n’avais plus de manque, seulement le bonheur et la fierté d’avoir arrêté de fumer.
Comment ? Lisez la suite.
J’avais vraiment envie d’arrêter de fumer
Mes enfants grandissaient et me jetaient souvent des remarques à la figure.
“Je parie que tu vas aller fumer“
“Quand est-ce que tu arrêtes de fumer”
“Tu dis que tu vas arrêter de fumer mais t’arrêtes jamais“
Je m’empêchais souvent de câliner mes enfants parce que “je devais sûrement puer la cigarette” pensais-je. Et évidement, je puais. Horrible n’est-ce pas ?
Très culpabilisant, mais il en faut plus pour qu’un fumeur arrête de fumer. La culpabilité est loin d’être suffisante. Bien souvent, même l’ultime ultimatum (celui de la santé en danger) ne suffit pas.
Les cigarettes que j’appréciais étaient pourtant devenues rares. Quel plaisir à sortir fumer seul dans le froid, en vitesse, parfois dans le vent et sous la pluie ? Aucun, je n’avais simplement pas d’autre choix que de combler le manque.
Quant au goût, mes cigarettes n’avaient plus que le goût de l’odeur, ce goût dégueulasse de cendrier froid et de gorge goudronnée.
La méthode Allen Carr
Ma femme était fumeuse elle aussi. Un beau jour, elle décide d’arrêter de fumer grâce à ce livre dont j’avais vaguement entendu parler : “La Méthode simple pour arrêter de fumer” d’Allen Carr.
Un livre qui vous promet d’arrêter de fumer facilement, sans souffrance, sans prise de poids et sans substitut.
Trop beau pour être vrai n’est-ce pas ? C’est ce que j’ai pensé aussi.
Elle l’a lu. Et elle a arrêté.
Ma femme était pourtant le même genre de fumeur que moi.
Surtout, elle a arrêté facilement ! A peine quelques semaines après, elle disait n’avoir plus jamais envie de fumer et que pour rien au monde elle ne voudrait fumer, ne serait-ce qu’une bouffée, sur une cigarette.
Incroyable ! J’étais scotché.
Me voilà seul fumeur à la maison, avec une certaine pression.
Je décide de lire ce bouquin, à ce stade, c’était le minimum
Je me pose avec ce petit bouquin de 200 pages à peine et je le lis une première fois d’une traite.
J’ai compris tout de suite la méthode. J’ai compris que ça pouvait être simple, effectivement, d’arrêter de fumer. J’ai compris qu’on subissait tous, un lavage de cerveau qui nous faisait croire que c’était difficile d’arrêter de fumer. Mais qu’en fait, il suffisait d’arrêter, de ne pas reprendre, et d’être content d’être enfin débarrassé de ce boulet que traînent tous les fumeurs.
Ce boulet s’appelle la nicotine
Arrêter de fumer est difficile parce qu’on est dépendant à une drogue qui s’appelle la nicotine. Mais une fois qu’on s’est débarrassé de cette dépendance, il ne reste plus que l’habitude de fumer une clope qui disparaissait très vite si vous voulez arrêter. Pour info le corps est totalement sevré de la nicotine en 3 à 7 jours, et il faut quelques semaines, quelques mois tout au plus, pour se débarrasser d’une habitude.
C’est ce qu’Allen Carr appelle :
- “le petit monstre” (la dépendance physique à la nicotine) ;
- et “le grand monstre” (la dépendance psychologique à la cigarette).
Le “petit monstre” est très facile à buter. Il représente 1% du travail. Le grand monstre ne dépend que de votre prise de conscience. Oubliez les préjugés et fausses idées de “manque insoutenable”, ça c’est le grand monstre qui se nourrit de vos habitudes et de vos faiblesses. Commencez par buter le “grand monstre”, puis attaquez-vous au “petit monstre”.
Une fois que vous avez compris que la cigarette n’est qu’un piège tendu par la nicotine, c’est très simple d’arrêter. L’héroïnomane n’est pas addicte à la seringue.
Enfin, je ne veux pas vous décrire la méthode, ni même vous persuader d’arrêter de fumer. Je veux vous dire que c’est possible d’arrêter beaucoup plus facilement que ce que vous croyez.
Je veux vous inciter à lire ce livre avec l’esprit ouvert au fait que c’est possible pour vous aussi d’arrêter de fumer facilement.
Au début, je pensais que ce livre était un lavage de cerveau. Même la façon dont il est écrit fait penser à un lavage de cerveau. Eh bien c’est exactement ce que c’est, mais dans le bon sens de l’expression. Ce livre vous lave le cerveau de tous les préjugés culturels, scientifiques, médicaux, sociétales que nous subissons à propos du tabac. Ce livre vous lave le cerveau du lavage de cerveau que nous avons tous subi à propos de la dépendance à la cigarette.
Je l’ai donc lu une première fois.
Puis, je l’ai lu tout de suite après une seconde fois.
Et j’avais compris.
Attention à la méthode fondée sur la volonté
On entend souvent dire “Fumeur un jour, fumeur toujours“. C’est faux ! Absolument faux ! Ceux qui des années après vous disent qu’ils ont encore envie de fumer ont utilisé la mauvaise méthode pour arrêter. Ils ont utilisé la méthode fondée sur la volonté. Mais en arrêtant de fumer grâce à la volonté, vous restez toute votre vie un fumeur frustré d’avoir arrêté. Vous restez un fumeur capable de se dire à tout moment : “Ah je me fumerais bien une bonne clope là“.
C’est le propos de ce livre : vous arrêterez de fumer sans aucune volonté, et sans subir le manque car vous savez qu’il n’y a pas de “bonne clope“. C’est un piège !
Je sais, c’est vraiment très difficile à croire.
Ceux qui croient avoir encore envie de fumer des années plus tard pensent que fumer leur apporte plaisir et soutien. C’est faux. Eux, se sont débarrassés du “petit monstre” mais n’ont pas tué le “grand monstre”.
C’était clair, limpide. J’avais compris.
Il ne me restait plus qu’à arrêter de fumer.
A partir de ce moment-là, je n’ai plus jamais apprécié aucune cigarette. Bien au contraire, j’étais conscient à chaque fois que je fumais de l’emprise sous laquelle j’étais et du poison que je m’administrais.
Je me dégoûtais avec mes cigarettes.
Je n’en pouvais plus de ces situations où je sortais fumer alors que je n’avais pas envie de cette cigarette dégueu que je m’imposais, mais je devais prendre ma dose de nicotine.
J’y pensais chaque jour. Le processus était enclenché. Je devais juste me jeter à l’eau. J’attendais ce “fameux bon moment” qui n’existe pas. Et donc je n’arrêtais pas.
Un an et demi, peut-être deux ans plus tard, j’ai ressortit le livre d’Allen Carr, et je l’ai laissé traîner à vue, chez moi.
J’ai fini au bout de quelques semaines par le relire une première fois. Puis de nouveau, une seconde fois.
J’allais peut-être enfin devenir un non-fumeur. Il me suffisait d’écraser ma dernière cigarette. Je ne vous cache pas j’avais peur. C’est pour ça que j’avais attendu si longtemps après mes deux premières lectures. J’avais peur de devenir un non-fumeur, j’avais peur de l’inconnu.
Ma dernière cigarette
C’est marrant quand on est fumeur, on a tendance à idéaliser cette dernière cigarette, et à vouloir la savourer dans des conditions idéales. Mais je n’en étais plus à ce stade depuis longtemps.
Un vendredi soir de septembre 2020 à 23h45, je suis sorti fumer ma dernière cigarette. Il pleuvait…
Le lendemain, je n’ai rien changé à mes habitudes, j’ai bu mon café, je suis partis au marché, j’ai déjeuné avec ma famille. Le soir, je suis allé boire une bière en terrasse au soleil, je suis rentré et j’ai dîné avec ma famille, puis je me suis couché, assez tôt. Je me suis retrouvé dans mon lit, un peu halluciné d’avoir passé cette première journée ; pas encore bien sûr de moi. J’avais beaucoup de doutes. Pourtant je venais de passer cette première journée sans fumer aucune cigarette et je ne pouvais pas me rappeler quand est-ce que c’était arrivé pour la dernière fois. Mais c’était il y a plus de 20 ans !
Les jours suivants ont passé. Après une semaine. Je n’avais plus aucune envie de fumer. Cette envie avait été remplacée par le bonheur d’avoir arrêté et la fierté d’être non-fumeur. J’étais en pleine conscience du fait que fumer n’était qu’une galère dont j’avais enfin réussi à me sortir, et sans trop de problème. J’étais comme dans un rêve. J’avais du mal à y croire.
Je n’étais pas resté effondré en boule dans un coin à attendre que la sensation de manque passe.
Certes, la première semaine n’avait pas été facile. Mais pas pire qu’une petite grippe. Si je vous propose d’avoir une grippe pendant une semaine et de ne plus jamais avoir envie de fumer après, est-ce que le deal vous botte ? Franchement c’est de ce niveau-là, et encore seulement par moments.
A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai arrêté de fumer depuis 245 jours, cela représente 2455 euros d’économies. Non pas que je tienne les comptes, loin de là, mais j’ai un compteur sur mon téléphone qui m’indique quelques stats que je m’amuse à regarder de temps en temps. La plus intéressante étant le temps que je n’ai pas passé à fumer : 11 jours et 8 heures ! Sur 245 jours, j’aurais passé l’équivalent de 272 heures à fumer. Imaginez à l’échelle d’une vie, le temps perdu, sans compter le temps de vie que cela peut vous enlever.
Je veux insister sur une chose : la méthode d’Allen Carr vous aide à arrêter de fumer sans substitut : pas de patch, pas de nicorette, pas de bonbons à la nicotine, pas de cigarette électronique.
Vous arrêtez, c’est tout.
Pourquoi j’écris cet article
Je ne veux pas vous persuader d’arrêter de fumer. Je ne veux surtout pas être ce blaireau relou qui fait la leçon aux autres. Ça ne me dérange pas qu’on fume à coté de moi et je ne fais jamais de remarques à aucun fumeur. Au contraire ça me rappelle combien je suis heureux de ne plus être esclave de la nicotine.
Non, je veux vous apporter mon témoignage, et peut-être vous persuader de lire ce livre. On ne sait jamais. C’est ma façon en tout cas de rendre la pareille à la vie qui m’a permis de devenir un non-fumeur heureux de l’être !
Vous aussi, vous pouvez arrêter de fumer, beaucoup plus simplement que ce que vous croyez.
Sans souci
Kobayashi Issa – Anthologie du poème court japonais. Gallimard
elle contemple la montagne –
la grenouille.
Quelques conseils si vous arrêtez de fumer
Premier conseil : arrêtez de fumer pour vous !
N’arrêtez pas de fumer pour votre entourage, pour vos enfants, pour tenir une promesse, pour votre santé, pour faire des économies. Ça, ce ne sont que les bénéfices collatéraux de votre arrêt du tabac.
Arrêtez de fumer pour vous et votre liberté !
Pas de grandes annonces
N’annoncez pas à tout le monde que vous avez arrêté le premier jour.
Quand j’ai arrêté, j’ai seulement dit à ma femme que je faisais une tentative d’arrêt parce qu’on vit ensemble au quotidien et qu’elle s’en serait bien rendu compte. Mais j’ai absolument évité le sujet avec elle les premiers jours.
J’ai attendu une bonne semaine pour le dire à mes enfants, et avec des pincettes.
D’ailleurs c’est drôle, je pensais qu’ils s’en rendraient compte, mais ils n’ont rien grillé. Et ils sont vraiment mignons parce que quand je leur ai dit que j’avais arrêté, ils m’ont félicité de bon cœur et m’ont prit dans leurs bras. Je voyais qu’ils étaient heureux et fiers dans leurs yeux, c’était un très beau moment.
J’ai attendu un bon mois pour en parler à ma famille et à mes amis.
Même si avoir arrêté de fumer avait l’écho d’une chose extraordinaire en moi, je minimisais la chose quand j’en parlais aux autres.
“J’ai simplement arrêté de fumer et oui ça va très bien merci, mieux que jamais.“
N’écoutez pas les autres
Faites attention aux autres fumeurs et n’écoutez pas ce qu’ils peuvent vous dire.
Méfiez-vous de leurs anecdotes :
- leur père qui a arrêté de fumer et qui a repris 20 ans plus tard ;
- leur pote qui souffre encore le martyr 2 ans après avoir arrêté ;
- leur mari qui a fait quatre tentatives d’arrêt en vain ;
- …
Arrêtez pour toujours
Si vous arrêtez, arrêtez pour toujours ! Ne refumez jamais une seule bouffée de cigarette. Une cigarette appelle les 100.000 autres que vous fumerez le restant de votre vie. Méfiez-vous plus que de tout de cette seule cigarette. Ne tombez pas dans ce piège : “juste une seule bouffée, de toute façon j’ai déjà réussi à arrêter”. Rappelez -vous : it’s a trap ! 😉
Méfiez-vous de la nicotine
Arrêtez sans substitut. Pas de patch, pas chewing-gum, pas de cigarette électronique. C’est très important sinon vous restez accroc à la nicotine.
Tuez d’abord le grand monstre, puis tuez le petit monstre.
Arrêtez d’un seul coup
Ne ralentissez pas votre consommation de cigarettes. C’est encore pire.
Fumez une dernière cigarette, et arrêtez.
Attention aux institutions officielles
Sans le faire exprès, les sites officiels, médecins, et spécialistes qui peuvent vous recommander des arrêts progressifs, des substituts nicotiniques, des suivis réguliers sur vos “progrès”, votre “abstinence”, entretiennent votre dépendance au tabac. Ce n’est pas la bonne méthode, à moins que vous souhaitiez rester un fumeur frustré toute votre vie. Vous n’êtes pas malade. Vous êtes seulement dépendant à la nicotine.
Rappelez-vous une chose : avec la méthode d’Allen Carr, vous arrêtez rapidement, sans difficulté, sans substitut, sans prise de poids ; vous êtes heureux d’avoir arrêté de fumer et vous n’en avez plus jamais envie !
A propos du bouquin d’Allen Carr
C’est un livre qui a été édité et réédité des dizaines de fois, un succès immense qui a aidé des millions de personnes à arrêter de fumer.
Vous pourrez trouver de nombreuses versions : classique, illustrée, audio, adaptée aux femmes, adaptée aux parents…
Je vous laisse faire votre propre recherche pour trouver l’édition qui vous convient le mieux. Personnellement, j’ai lu l’édition classique.
Fumeurs, non-fumeurs, anciens fumeurs, n’hésitez pas à laisser votre témoignage en commentaire.
Gardez votre argent pour les jeux vidéo rétro !
Pour les nostalgiques des cigarettes, il y a… Smoke, un combattant dans Mortal Kombat 3, Ultimate MK 3, MK Trilogy !